Tribune

La FNCS s'associe à l'appel lancé par 805 médecins pour préserver l'aide médicale d'Etat (AME), un dispositif destiné à lutter contre les exclusions. En effet, sans concertation préalable, l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) ont été chargées d'une mission sur l'AME. Leur rapport devrait être remis au gouvernement très prochainement. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, de nombreux professionnels de santé se mobilisent pour défendre et maintenir l'Aide Médicale d’État.

La tribune des 805 médecins :

Couverture santé destinée aux personnes étrangères sans titre de séjour et aux faibles ressources (moins de 746 euros par mois), l'aide médicale d'Etat (AME) ­essuie une nouvelle attaque. Nous étions habitués à celles provenant de l'extrême droite, mais cette fois, elle vient directement du gouvernement qui étudie la possibilité d'une réforme de ce dispositif, visant essentiellement à en restreindre ­l'accès ou le périmètre. Une limitation du dispositif serait une catastrophe en termes de santé publique et d'organisation de notre système sanitaire.

En tant que professionnels de santé, la déontologie médicale nous impose de donner des soins à toute personne, y compris les plus précaires, sans discrimination. Dans cette logique, les étrangers sans ressources ni titre de séjour devraient relever du même système de prise en charge que le reste de la population. Pourtant, il n'en est rien, l'AME est un système "spécial sans-papiers" qui risque encore de subir des restrictions. Parmi les hypothèses envisagées, il y aurait la réduction des soins couverts par l'AME (on parle ­notamment des soins ­psychiatriques) ou l'introduction d'un ticket ­modérateur.

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Liste des premiers signataires :

  1. Dr François Lhote, chef de service médecine interne, Hôpital Delafontaine ;
  2. Dr Hélène Colombani, médecin généraliste et de santé publique, Présidente de la Fédération Nationale des Centres de Santé ;
  3. Pr André Grimaldi, médecin, PUPH, service diabétologie, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris ;
  4. Pr Emmanuel Rusch, praticien hospitalier à Tours, Président de la Société Française de Santé Publique ;
  5. Pr Yonathan Freund, médecin urgentiste, Sorbonne Université et APHP ;
  6. Pr Alfred Spira, médecin de santé publique et membre de l’Académie de médecine ;
  7. Dr Carine Rolland, médecin généraliste à Nantes ;
  8. Dr Laure Dominjon, médecin généraliste et présidente de REAGJIR ;
  9. Dr François Dabis, directeur de l'ANRS, praticien hospitalier – CHU de Bordeaux ;
  10. Dr Baptiste Beaulieu, médecin généraliste à Toulouse et romancier ;
  11. Dr Didier Fassin, médecin, Chaire annuelle de santé publique, Collège de France.