Sur de très nombreux territoires, le constat est identique : les patients ont déserté les cabinets médicaux. Or, le confinement étant maintenu dans la durée, le report des consultations risque de dégrader la santé des personnes les plus vulnérables. Il est devenu urgent de renouer le contact entre médecins et patients les plus fragiles : patients en ALD, personnes âgées à domicile, sujets polypathologiques, personnes atteintes de troubles psychopathologiques, ou encore patients ne suivant pas régulièrement leurs traitements, parents de jeunes enfants...

La consultation à distance reste la règle principale.

Le Ministère de la santé alerte et publie une fiche de recommandations.

ALERTE du Ministère de la santé à retrouver ICI

La fiche a pour objet d’apporter des orientations générales concernant le maintien du suivi et de la prise en charge des soins hors COVID dans un contexte de confinement et de mobilisation des professionnels de santé pour des prises en charge de personnes atteintes du COVID.

La Haute Autorité de Santé propose des réponses.

La HAS publie une fiche spécifique "Réponses rapides dans le cadre duCOVID-19 - Assurer la continuité de la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques somatiques pendant la période de confinement en ville". Elle encourage à aller au-devant des malades chroniques les plus vulnérables pour leur rappeler la nécessité de poursuivre leur prise en charge.

La HAS propose 6 axes pour maintenir la continuité des soins :

  1. Rappeler au patient la nécessité de poursuivre la prise en charge de sa maladie ;
  2. Informer le patient sur la nécessité d’alerter son médecin traitant en cas de symptômes inhabituels ;
  3. Repérer, contacter et renforcer la surveillance des personnes dont la situation est plus à risque ;
  4. S’assurer que le patient dispose des moyens des protections vis-à-vis du virus, de moyens de communication suffisants ;
  5. Évaluer la nécessité d’un renforcement du suivi, médical, infirmier ou par un autre professionnel ;
  6. Encourager le maintien d’une bonne hygiène de vie et d’une activité physique a minima ;

L'avis du 14 mars 2020 du Haut Conseil de la Santé Publique

Le HCSP considère que les personnes à risque susceptibles de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 sont les suivantes :

  • personnes âgées de 70 ans et plus ;
  • les patients aux antécédents (ATCD) cardio-vasculaires
  • les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;
  • les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
  • les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;
  • les malades atteints de cancer sous traitement.
  • les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise
  •  les malades atteints de cirrhose au stade B
  • les personnes présentant une obésité morbide

En Ile-de-France, l'ARS réagit.

De son côté, l'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France alertée par les professionnels de santé de Ville, dont les cabinets sont désertés, publie un communiqué de presse. Elle engage les patients et les professionnels à maintenir le suivi des prises en charge des patients les plus vulnérables, notamment les familles avec enfants.

  • Un constat inquiétant : dans le contexte de l’épidémie du Covid-19, les patients ne consultent pratiquement plus leurs médecins pour les autres motifs de recours aux soins. […] Les messages sur le confinement et la crainte d’être contaminés jusque dans les salles d’attente, malgré les mesures de précaution mises en place, conduisent de nombreux patients ou familles avec enfants, à retarder ou à surseoir au recours aux soins, y compris lorsqu’ils sont atteints de pathologies nécessitant un suivi régulier. En conséquence, il existe dès aujourd’hui un risque important de retard de diagnostic, de complications évitables et de perte de chance pour les patients franciliens. [...]
Quand
Mercredi 8 avril 2020