Etude EPIDAURE

Le projet de recherche « Epidaure–CDS » a été promu par la FNCS et réalisé en partenariat avec le Centre d’examen de santé (CES) de la Caisse primaire d’assurance maladie de Seine-Saint-Denis (Cpam-93) et l’Irdes. Il a été finalisé et mis en œuvre grâce à la participation volontaire de 21 centres de santé médicaux et polyvalents, tous adhérents de la FNCS.

L'Irdes vient de publier "Une estimation de la précarité des patients des centres de santé" dont voici le résumé.

Le projet exploratoire Epidaure-CDS a pour objectif principal d’analyser la spécificité des centres de santé (CDS) dans l’offre de soins et de déterminer s’ils jouent un rôle particulier dans la réduction des inégalités sociales de santé, notamment en facilitant l’accès aux soins primaires pour les personnes en situation de précarité ou de vulnérabilité sociale, ce qui n’a été que peu exploré jusqu’à présent. Il s’agit ici d’estimer en quoi la population recourant à la médecine générale dans un échantillon de CDS volontaires se distingue de la population recourant généralement à la médecine générale, en termes socio-économiques, démographiques, d’état de santé et de précarité sociale. La précarité sociale est mesurée au moyen du score Epices. Mais il s’agit également de mesurer la propension des CDS à accueillir des populations précaires et vulnérables et d’évaluer le lien entre précarité et niveau de couverture en termes d’assurance maladie complémentaire (AMC).

Les résultats montrent que les patients recourant à la médecine générale dans les centres de santé de l’échantillon sont socio-économiquement plus défavorisés et déclarent un état de santé plus dégradé que l’ensemble de la population qui recourt à la médecine générale. Ceteris paribus, ils présentent un niveau de précarité significativement plus élevé. Cette surprécarité s’observe de manière importante parmi les non-bénéficiaires d’une AMC et les bénéficiaires d’une couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et, dans une moindre mesure, parmi les bénéficiaires d’une AMC privée. Toutefois, les bénéficiaires de la CMU-C ayant recours aux CDS ne sont pas significativement plus précaires.


Au final, on peut donc penser que les centres de santé de l’échantillon sont à même de favoriser l’accès aux soins des personnes en situation de précarité ou de vulnérabilité sociale et, par conséquent, de contribuer à la diminution des inégalités de santé existantes. Mais le fait qu’une surprécarité soit également observée chez les bénéficiaires d’une AMC privée laisse penser que l’accessibilité aux soins pourrait encore être améliorée en systématisant une pratique du tiers payant sur la dépense complémentaire, pour l’instant très inégale. Par exemple, une politique d’accompagnement et d’aide à l’accès à la CMU-C ou à l’aide à la complémentaire santé (ACS) plus importante, auprès des patients qui se présentent aux CDS, pourrait permettre une meilleure couverture de l’accès aux contrats de couverture maladie complémentaire et, ainsi, une augmentation de leurs ressources disponibles

Synthèse étude EPIDAURE 2011

Quand
Vendredi 30 janvier 2015 - Samedi 31 janvier 2015